__________ UNE RENCONTRE ______MUSICALE__________
En collaboration avec des maîtres luthiers, Steve Gibbs a développé une guitare classique à 8 cordes qui lui permet d’aborder avec un seul et même instrument : la retranscription des musiques anciennes pour clavier ou viole, la création classique contemporaine, et même, de nouvelles techniques telles celles concernant l'exploitation des bruits de contact ou encore celles des fractions de cordes inutilisées en musique classique... Au cours d'un demi siècle d'activité, Steve Gibbs a partagé son art avec des auditeurs d'Asie, d'Europe et des USA.
Photo : Véronique Gailly
"Particulièrement exigeante techniquement la musique d'Alain Féron pour guitare met en jeu une pensée polyphonique et une texture complexes (d’une extrême densité) qui font appel à une véritable maîtrise des voix à cause même, déjà, des grands déplacements que cette écriture induit.
Les nombreuses verticalités exigent en outre une excellente main gauche afin de donner l’illusion d’un legato. Très proches de l’esprit vocal il faut, par là-même, appréhender ses pièces comme un ensemble de plusieurs voix chantées : ce qui amène à rendre polyphonique tout ce qui relève de l’harmonie.
Il y a, de plus, un travail spécifique à entreprendre sur le son afin de le le rendre le plus limpide possible, ainsi que des moments d’un très intense lyrisme qui prennent en compte tout l'ambitus de l’instrument."
S.Gibbs
Photo : Joao M. Gil
A PROPOS DE STEVE GIBBS
Américain de naissance, il est citoyen belge depuis le début des années 90.
Il apprend la guitare dès son plus jeune âge ; pratique la vîna, le chant et la flûte carnatique durant son adolescence passée en Inde du Sud ; poursuit ses études en guitare et musiques du monde au "California Institute of the Arts" (Los Angeles) ; études qu'il continuera au "Royal Northen School of Music" (Manchester) où il abordera alors les musiques anciennes et celles du XXème siècle, avant que d'étudier à l'Université de Durham et au "National Institute of Traditionnal Arts" (Séoul) et de s'initier au chant Zen (école Chogye) au Temple Hwa Gye (toujours à Séoul).
Autant d’apprentissages techniques et d'expériences, aussi diverses que variées, montrant à l'envi son ouverture aux musiques du monde (des musiques qui furent, par ailleurs, des plus importantes quant à la formation musicale d’Alain Féron).
Photo : Joao M. Gil
"La musique d'Alain Féron est marquée par une attention singulière à la ligne mélodique. Une ligne à laquelle le compositeur refuse en effet l'évidence de la continuité. Ce, afin de mieux diluer cette dernière au sein des multiples méandres de ses trames (que celles-ci s'offrent comme harmoniques ou bien polyphoniques). Une telle écriture induit donc de partir en quête de cette ligne architecturelle afin de faire émerger de cette complexité assumée le discours quasi lyrique qui y est déposé."
S. Gibbs
-------------UNE CONJONCTION---------------
La collaboration entre ces deux musiciens, fonctionne tel un laboratoire dans lequel les protagonistes, intimement liés, ont réussi à construire un riche et mutuel lieu d'échanges où la créativité de chacun s'enrichit.
A PROPOS DE ...
VARIATIONS EN ABÎME op.44 pour guitare à 8 cordes écrites pour et avec Steve Gibbs (2018-2022)
"De la sonate n°23 en mi min. due à F.Geminiani, j’ai extrait, non pas un thème, mais une sorte "d'ersatz thématique." Et, quoique présent - absent en ses multiples transmutations, il ne reste plus guère, ici, de l'original, que certaines techniques et idées ayant participé à la composition même de l’écriture de cette sonate baroque.
J’ai en effet dissous cette matière première afin de n’en laisser que des traces enfouies au sein de la sédimentation opérée par mon écriture propre.
Cette "mise en abîme" n’a cependant pas vocation à détruire l’essence du "sujet" qui l’a fait naître et dont elle est la continuité à la fois improbable et, cependant, d'une implacable logique.
Ces variations sont donc bel et bien des variations "en creux". Ainsi, l'objet de cette quête de "l'origine", en devenant le véritable moteur dynamique de l’œuvre, gît-il dorénavant au fond de la tombe de Caïn qui regarde sans plus d’espoir le jardin d’Eden".
A. Féron
Photos Véronique Gailly
TRANSCRIPTION ?
Aborder la transcription à la guitare induit des choix techniques qui permettront d'adapter la musique à cet instrument singulier. C'est un Art de l'efficacité, un exercice de "sur-écriture" qui induit la nécessité de pratiquer un certain élagage des voix dans la disposition des accords afin que ceux-ci continuent à sonner aussi bien que dans l'original.
Il s'agit donc de parvenir à aérer la polyphonie avec le souci permanent de rendre le jeu guitaristique évident et organique pour une guitare à 8 cordes"
S. Gibbs
ARRANGEMENT ?
"Se plonger dans une œuvre écrite pour la huit cordes par un compositeur vivant requiert une toute autre démarche. Il s'agit alors de chercher et de proposer : des options de couleur, de doigtés et même parfois des effets (si ceux-ci sont sous-entendus par l'écriture), ou encore des changements de registre, des modifications de tempi (afin de mieux faire ressortir soit la résonance d’un accord soit la pertinence d’une ligne). C'est ainsi que nous avons travaillé, Alain Féron et moi-même, tout en recherchant l'osmose la plus étroite possible entre la justesse de la pensée de ce créateur et l'organicité des techniques guitaristiques mises à son service par le biais de mon statut d'instrumentiste. De fait, cette collaboration s'apparente, en l'esprit, à celle qu'eût Julian Bream avec Hans Werner Henze, Richard Rodney Bennett, ou bien Peter Maxwell Davies..."
S. Gibbs
ŒUVRES POUR GUITARE
huit cordes
LE TEMPS DILATE op.26a (Vol.1)
LE TEMPS DILATE op.26a (Vol.2)
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